mercredi, juin 14, 2006

Bien l'bonjour M'sieur Lévithan.*


L’âge venant je prends de plus en plus conscience combien il est confortable moralement de vivre entourée de meubles de famille.

Chacun raconte un bout d’histoire et garde vivace le souvenirs des disparus connus ou pas.

Lorsque j’ouvre le tiroir de l’enfilade me saute à la figure l’odeur du chocolat Cantalou-Cantala dont Bonne-maman nous gardait les images durant toute l’année en attendant notre venue, c’était le tiroir des petits fouillis, élastiques, bouchons, recettes, ouvre boite, décapsuleur, bouts de ficelle, bougies, bonbons, sachet de vanille.

De la commode en acajou, papa sautait à pieds joints quand il était enfant. J' imagine la tête des voisins du dessous...

L’armoire de la vieille marraine faite avec des bois de charrette, il y a tant de nœuds sur les portes que des personnages fantasmagoriques surgissent quand on la regarde fixement.

La commode ventrue et patinée, elle aussi de la vieille marraine, dont le plateau n’a jamais été fini, le dessin de la croix du Languedoc, toujours visible, mais attendant toujours l'artiste-artisan.

L’armoirette venue s’égarer en Seine et Marne et décapée par maman.

Le secrétaire de la tante Germaine, pas toujours aimable, mais son meuble est plein de tiroirs secrets.

Dernière venue dans la maison, la table d’archi-mamy, on pourrait la surnommer " Cuisse légère et pieds chimères " . Une lointaine cousine, pas très sérieuse, dans les années 20, avait épousé le propriétaire de cette table, pendant des années la cousine a dépensé allègrement la fortune du monsieur, à sa mort elle fut obligée de vendre quelques biens et c’est ainsi que cette table arriva dans la famille de Bricol-man. Enfant il a beaucoup joué à se faire peur dans les pieds griffus. Le plateau a vu passer des repas tristes ou joyeux. Les dons de cuisinière d’Archi-mamy ont régalé durant des années un nombre faramineux de convives.
La voici à présent chez nous prête a recevoir le jambon salade, autre temps autre diététique.

Oui c’est bien agréable d’être entourés de ces témoignages du passé, une façon de garder toute la famille chez soi et de continuer à s’en occuper avec le coup de chiffon quotidien.

Nous sommes là pour transmettre, les petits ont intérêt à être grandement logés.

Le lustre est posé, branché, il brille de mille feux (huit) c’est Versailles ! ! !

* Qui se souvient de cette réclame chantée que nous entendions à la T.S.F
Monsieur Lévithan avait des meubles qui duraient longtemps…

5 Comments:

Anonymous Anonyme a martelé...

il ne faut pas que tu loupes l'adorable "Marie-Antoinette" de S.Coppola,pour le mobilier,les lustres(justement),les tissus,et les chaussures!!!je crois que ta mère appréciera.Vois comme nous sommes différentes:hier,avec mon mec(j'ai cru comprendre qu'il ne fallait pas de prénoms),nous parlions de louer...un appart meublé,trouvant celà très judicieux!!
Je pense à petite-cousine avec tendresse:aviez-vous vu ce reportage télé sur une famille aristo -catho qui mettait une petite veilleuse chaque fois que la maman était enceinte,et qui allumait la bougie à la naissance?(il y en avait au moins 6).J'avais été touchée par cette idée.
Bon,maintenant,comment expédier ce commentaire?

11:48 AM  
Anonymous Anonyme a martelé...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

11:51 AM  
Blogger bricol-girl a martelé...

bravo, tu as trouvé la combine pour les comments. Fille-Unique serait + fermière qu'aristo, espérons que nous n'irons pas jusqu'à 6 bougies...pourquoi pas le meublé, l'essentiel étant les raynnages pour la bibli etla cave pour la planche de Gégé.

12:30 PM  
Anonymous Anonyme a martelé...

Comme il est important de s’entourer de meubles témoins de l’histoire de sa famille. Il me vient à l’idée une belle description de meuble que j’ai lu dans la biographie d’Edwidge Feuillère. Je crois que le meuble se trouvait chez sa grand-mère. Sa description enfantine, mais combien adorable de ce meuble « une commode enceinte de ses tiroirs. » Vous aurez compris qu’il s’agissait d’un meuble de style Louis XV. Où se trouve aujourd’hui ce meuble qui avait impressionné la jeune Edwidge ?

4:05 PM  
Blogger bricol-girl a martelé...

ROBERT. Peut-être dans l'inventaire de Prévert, dans la chanson de Boris Vian ou plus prosaïquement en vente sur EBay...

4:57 PM  

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