C'est fou comme j'aime la solitude!
Durant toute sa vie professionnelle Maky est toujours parti en déplacement, souvent pour des durées assez longues, jamais je n’ai été le genre de femme à me lamenter sur ses absences, au contraire je mettais à profit ces longues journées sans contrainte pour entreprendre quelques travaux, des rangements de fond en comble ou bien me plonger sans aucune culpabilité dans un livre sans me soucier du reste, mais depuis qu’il est jeune retraité je ne vais quand même pas l’expédier au 4 coins de l’hexagone pour le plaisir de changer les meubles de place…alors hier à 14h quand j’ai vu la voiture s’éloigner, chargée comme pour aller à Tizi-Ouzou, emportant les Petisnamours, j’ai éprouvé un sentiment de liberté intense.
Mais avant ça il avait fallu rassembler les cadeaux de Maminette, les chaussettes dépareillées des garçons, le linge propre, un sac plastique pour le « pas sec », un sac plastique pour le repas du soir, le champagne pour fêter devinez qui et quoi? « la » sou de N°3 en récompense de son bon travail, supporter de le voir sauter depuis le réveil, cet enfant a fait dernièrement une mutation fatiguante pour l’entourage, il est devenu un kangourou, ne se déplace qu’en sautant, avec diverses variantes, cloche-pieds, pieds joints, sur les mains, roulez-boulez, la dernière trouvaille : pieds croisés !
Il ne s’assied plus, non s’est trop simple, il prend son élan, s’élève dans les airs et atterri sur un fauteuil et gare à celui qui y est déjà, tant que ce n’est pas la petite…Epuisant le Petinamour 3 mais sa joie de retrouver la ferme et papa faisait plaisir à voir de même que les grands « au revoir » qu’il nous a fait en partant.
Donc, bagages, provisions, cadeaux, tableaux, enfants, assortiments hétéroclites, c’est un pléonasme je crois, Fille Unique et Maky avaient à peine pris le coin de la rue que je me suis moi, ruée sur le canapé, pour m’en relever aussitôt, prise d’une envie subite d’effacer toutes traces de leur passage, crayons de couleurs, lapin malin, camions, landau, lingettes, vite enlever la nappe, au sale les serviettes, les draps pareils, une énergie un peu rageuse me fait avancer pour mieux savourer la récompense au bout, l’ordi rien qu’à moi.
Passées les 2 premières heures dans l’euphorie du calme retrouvé, je sens poindre déjà le manque, on ne les a pas vu beaucoup les petits, mon ressort sur jambes me manque, les beaux dessins de N°2 sont épinglés jusqu’aux prochaines vacances, et Maminette, ses yeux vont-ils virer au bleu ? c’est la grande question.
Mais un autre plaisir m’attendait dans la soirée, « les desperates » pas déçue du tout par la saison 2.
Par contre ce matin je suis agacée car impossible d’aller chez beaucoup d’entre vous, le « bienvenue chez 20 six » qui s’affiche m’apprend que c’est indisponible pendant la nuit, je suis réveillée moi alors ce n’est plus la nuit.
J’apporte quand même une précision, j’aime être seule parce que pour le moment ma solitude n’a rien d’irréversible, une autre précision, ne croyez pas que Maky soit un empêcheur de tourner en rond, pas génant pour deux sous, pas exigeant pour les repas, invisible les ¾ du temps, dans son bureau à l’autre bout de la maison, et le point le plus important, vous en conviendrez, il me laisse gérer les zapettes, alors de quoi aurais-je à me plaindre. Une seule chose les infos sont incontournables. Bon ce n’est pas grave en soi, j’arrive très bien à ne pas entendre.
Pour l’heure il en est sans doute à son premier sommeil chez Fille Unique, les petits vont le réveiller avec leur « délicatesse habituelle » il va raler pour la forme et une nouvelle journée commencera.